Le médecin milite désormais activement pour remettre les patients à l’extérieur. Lui-même, lorsqu’il rencontre un patient en détresse, cherche d’abord à le sortir, même brièvement. Dans un cas récent, un malade sous oxygène à 35 litres par minute est passé à zéro en cinq jours après exposition quotidienne au soleil.
Et quand il fait gris ?
Même dans les pays nuageux, sortir reste bénéfique. La lumière diffuse contient toujours une part d’infrarouge. Pour les jours sans soleil, Schwelt recommande l’usage d’appareils à lumière rouge ou infrarouge. Le Dr Glenn Jeffery, de l’University College London, a prouvé que 15 minutes de lumière rouge à 670 nanomètres suffisent à améliorer le métabolisme mitochondrial, réduire le glucose sanguin et stimuler la production de collagène.
Il n’est pas nécessaire d’illuminer tout le corps : une zone ciblée suffit à provoquer des effets systémiques. Cela s’explique par la communication entre mitochondries à travers le corps, même si les mécanismes exacts restent encore à explorer.
Les arbres, eux aussi, diffusent la lumière bénéfique
Enfin, le rôle de la nature est capital. Les arbres, par exemple, reflètent une grande quantité de lumière infrarouge. L’exposition dans des espaces verts multiplie les effets bénéfiques. Une étude menée à Louisville, dans le Kentucky, a montré qu’après la plantation de 8000 arbres dans une zone urbaine, les marqueurs inflammatoires sanguins de la population ont chuté de 13 à 20 %, soit une réduction estimée de 10 à 15 % des AVC.
Le soleil, notre scorbut moderne
Le Dr Schwelt termine par une analogie puissante : “Le scorbut du XXIe siècle, c’est le manque de soleil.” Nous vivons enfermés, exposés à une lumière artificielle qui nous prive d’un spectre essentiel pour notre santé. Il appelle à un changement de culture radical : sortir, s’exposer régulièrement à la lumière naturelle, repenser nos hôpitaux, nos journées de travail et notre rapport à l’extérieur.






